Lapinture de Speedy Graphito

Photo de l'oeuvre Lapinture de Speedy Graphito

« LAPINTURE », 2005

Speedy Graphito
© Adagp, Paris, 2020
Cliché © Lionel Belluteau – unoeilquitraine.fr (Rue du Moulin des Prés, Paris)

 

Photo de l'oeuvre Lapinture de Speedy Graphito
Speedy Graphito – Rue du Moulin des Prés 13è – Juin 2005

Quelques mots sur l’œuvre

« Lapinture » 1987 : « Je crée le Lapinture.»

Bien plus qu’un personnage, Lapinture devient la figure emblématique de Speedy Graphito. Décliné sous toutes les formes et à travers les âges, il est un véritable double du peintre. Il exprime à travers lui toutes ses préoccupations artistiques et états d’âmes, avec toujours une bonne dose d’humour.

Lapinture, son enfant et son double : Comment parler de Speedy Graphito sans son double Lapinture ? Cet espèce de lapin, bien plus qu’un personnage, devient la figure emblématique de son travail. Parfois même, il vient remplacer la signature de l’artiste sur ses fresques. Déjà, j’aime le langage et les mots.

« Symboliser la peinture en un personnage physique, c’est une idée qui me plaît. C’est un personnage avec lequel je suis marié à vie. En lui donnant une forme humaine, et en le faisant figurer dans mes peintures, ça me permet de parler de la relation que je peux avoir avec l’art, mon travail et tout ce qui concerne le milieu artistique.»

Quelques mots sur l’artiste

Né à Paris en 1961, Olivier Rizzo se passionne très jeune pour le dessin, à tel point qu’il n’hésite pas à entreprendre des études artistiques. Il prend des cours à la Maison des jeunes et crée des décors de théâtre pour la Lyrique de L’Isle Adam, puis fait trois années d’études des techniques d’arts appliqués au collège de la rue Madame (Paris). Il complète sa formation avec deux ans à l’école supérieure des arts et industries graphiques (ESAIG), dite l’école Estienne.

Après un court passage dans la publicité, il se remet rapidement à peindre.

A 22 ans, il s’est alors suffisamment libéré des conventions et idées inculquées à l’école pour trouver et affirmer son identité sur la toile. Le jeune artiste commence à peindre dans son petit studio parisien mais manque vite de place. Il décide de sortir dans la rue et reproduit ses motifs aux

pochoirs sur les murs autour de son atelier, puis de son quartier, avant d’élargir son territoire à toute la ville. Les galeries ne lui ouvrent pas encore leurs portes mais la rue lui permet de se confronter aux regards extérieurs.

C’est à ce moment qu’apparait le nom de Speedy Graphito, lui permettant de signer ses œuvres tout en gardant l’anonymat. Plus qu’une signature, il appose ce nom comme sa marque. En 1984, la Galerie Polaris (Paris) lui propose de l’exposer. En 1986, il remporte le concours lancé par le Ministère de la culture pour la réalisation d’une affiche dans le cadre de La Ruée vers l’art.

Ces deux événements marquent le début de son succès (expositions personnelles et collaboratives, commandes publiques, customisations monumentales, performances, etc.)

Speedy Graphito est aujourd’hui considéré comme l’un des pionniers du Street Art français même s’il ne se considère pas comme un graffeur ou street-artiste mais comme un artiste plasticien. Soucieux depuis toujours de rendre son travail accessible à tous, notamment en investissant l’espace public, il est régulièrement invité à la réalisation de fresques collectives.

En parallèle, c’est un peintre de chevalet qui travaille principalement en atelier dont est issue une très grande part de sa création. Artiste productif, il utilise tous les types de supports et une grande variété de techniques. Avide de liberté et constamment à la recherche de nouveautés, il est motivé par le besoin de continuellement se renouveler et est doté d’une extraordinaire faculté d’imagination.

Le monde qui l’entoure est pour lui source d’inspiration et son œuvre évolue en fonction des changements qui marquent notre société : en 1984, ses œuvres ont un style marqué «80’s», en 2007, il aborde l’abondance de l’image avec Google, en 2012, ses tableaux se métamorphosent en Smartphones géants qui pointent nos rapports virtuels… Autant de thématiques qui touchent notre quotidien. Aujourd’hui, quand on lui demande quelle image de lui-même il aimerait laisser dans le temps, Speedy Graphito répond : « un artiste libre ! ».

© Source documentaire Palais du Tau, Reims