
Ils ont marqué notre commune…
Louis-Félix Chabaud (1824-1902)
Né le 14 mars 1824 à Venelles, Louis-Félix Chabaud, fils d’agriculteur, fréquente l’école communale de Venelles jusqu’en 1836 et entre en apprentissage chez un boulanger. D’après la légende, c’est chez ce dernier que lui vint l’amour de la sculpture et de la gravure. Une Aixoise ayant perdu son enfant, cherchait une personne pour faire une épitaphe ; Louis-Félix Chabaud, âgé à l’époque de 14 ans environ, se proposa. Ce premier essai est toujours visible au cimetière Saint-Pierre d’Aix-en-Provence.
Il travaille ensuite chez un marbrier aixois, M. Raimond, puis commence ses études à l’école des beaux-arts d’abord à Aix avec Joseph-Marius Ramus et les termine à l’École des beaux-arts de Paris. Pendant quatre ans, il est pensionnaire de la célèbre Villa Médicis où il s’imprègne de l’antiquité moderne. Il connaît un retour triomphal dans sa Provence natale. Au sommet de sa popularité et de sa gloire, il est élu Maire de Venelles de 1865 à 1870.
Sa dernière œuvre « Le baptème de Clovis » (1892) en plâtre armé, est toujours visible à l’église Saint-Hippolyte de Venelles. On peut voir aussi au vieux cimetière de Venelles, sur son tombeau, un ange en marbre blanc de Carrare, réalisé en 1879.
Figurent parmi ses œuvres les plus connues, l’allégorie de l’agriculture qui surmonte la grande fontaine de la Rotonde, ainsi que le buste de Saint-Louis sur le cours des Arts et métiers à Aix-en-Provence, le Génie des Arts au Palais des Arts de Marseille, toutes les médailles à l’effigie de Napoléon III…
Ami proche de Charles Garnier, il réalisa, à sa demande, près de 800 ornements pour l’opéra Garnier à Paris.
Titres
En 1848, il remporte le 1er grand prix de Rome dans la catégorie gravure de médailles et pierres fines pour son Mercure formant le caducée.
Fernand Charpin (1887-1944)
Ce fils de gendarme, né le 30 mai 1887, passe ses vacances à Venelles-le-Haut où vivent ses grands-parents. A cette époque, le village comptait à peine 450 habitants et était constitué en grande partie par des maisons de campagne de Marseillais. Devenu un acteur célèbre, il reviendra régulièrement sur les traces de son enfance !
Il monte à Paris, intègre la classe du conservatoire de Firmin Gémier et débute sa carrière d’acteur en interprétant sur scène le répertoire classique. Il rencontre Raimu et Marcel Pagnol en 1928, qui est alors à la recherche de son « Panisse » pour sa nouvelle pièce « Marius » qui va connaître un succès immédiat notamment au cinéma avec sa trilogie marseillaise.
Ce célèbre Venellois tourna plus de 70 films parmi lesquels : Les beaux jours de Marc Allégret, La belle équipe de Julien Duvivier, et bien sûr les films de Pagnol comme la trilogie marseillaise, Le Schpountz, La femme du boulanger où il incarne le Marquis de Castan de Venelles…
Lui qui voulait devenir un grand tragédien, il brillera dans des rôles de comédie qui lui apporteront une renommée mondiale notamment grâce à La femme du boulanger. Le film The baker’s wife fut projeté pendant un an dans un cinéma de la cinquième avenue de New york. Orson Welles, réalisateur et acteur américain, après avoir assisté à une séance, partit le lendemain pour la France pour rencontrer Charpin et Raimu qu’il avait qualifiés de « fantastiques acteurs ».
Il meurt subitement d’une crise cardiaque le 7 novembre 1944 à 57 ans, quelques mois après la libération.
Maurice Plantier (1913-1944)
Né à Venelles le 8 mai 1913, Maurice Plantier effectue son service militaire au 2e Bataillon de l’air. Mobilisé à la déclaration de guerre, il participe à la campagne de France comme soldat de 2e classe au 141e Régiment d’infanterie. Fait prisonnier en 1940 à Saint-Dié (Vosges), il réussit à s’évader après neuf mois de détention.
De retour en France, il est démobilisé et s’installe à Aix-en-Provence où il trouve un emploi d’infirmier psychiatrique. Décidé à agir, il entre dans le réseau de renseignement britannique « Jean-Marie »(Buckmaster), puis au mouvement de résistance « Combat » et enfin au Mouvement uni de Résistance (MUR) dès leur création début 1943. Il y devient chef départemental.
Pris dans un guet-apens organisé par la Gestapo, en avril 1943, à la veille de son départ pour Londres, Maurice Plantier est interné successivement à Marseille, à Fresnes et à Compiègne. Il s’évade, aux environs de Châlons-sur-Marne, en sautant du train qui l’emmène en déportation en Allemagne, imité par 150 autres prisonniers.
Il trouve refuge dans la région de Barcelonnette et intègre la section régionale du MUR et devient ainsi l’adjoint de Max Juvenal, chef régional des MUR pour la région R2 (Marseille) qui couvre sept départements. A ce titre, il accomplit une mission de liaison en Italie du Nord et adresse un rapport à Alger sur la Résistance italienne après un contact avec cette dernière.
En juin 1944, il parvient à dégager, à la tête d’un groupe important, les forces d’un maquis de la région de Barcelonnette, leur permettant un repli vers la frontière italienne.
Fin juillet, il revient à Aix-en-Provence et participe à de multiples opérations de sabotage et d’attaques de convois. Blessé à la veille de la libération, il refuse de se faire évacuer tant que Max Juvenal, plus grièvement blessé, ne sera pas retrouvé et secouru.
Le 15 août 1944, c’est en traversant la route des Alpes pour aller à la rencontre des forces américaines que le jeune homme tombe sous les tirs de 2 patrouilles allemandes près du pont de chemin de fer qui enjambe la petite route de Venelles à Puyricard, endroit même où se trouve actuellement le jardin Maurice Plantier. Blessé, Maurice Plantier est capturé par les Allemands et exécuté le 19 août 1944, à Aix-en-Provence, quelques heures seulement avant l’arrivée des soldats américains.
Titres
• Chevalier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 20 janvier 1946
• Croix de Guerre 39/45 avec palme
• Médaille de la Résistance avec rosette
L’abbé Singerlé (1913-1949)
De 1941 à 1944, l’abbé Fernand Singerlé a marqué ses paroissiens d’une empreinte indélébile. Ordonné prêtre le 23 décembre 1939 à Aix-en-Provence à l’âge de 26 ans, il assure son premier poste à Barbentane puis, peu de temps après, il est désigné curé de Venelles et Meyrargues.
Cet homme généreux et dévoué a marqué l’histoire notamment grâce à son action durant l’occupation allemande. L’abbé cachait dans la sacristie et au presbytère de Venelles des juifs ou des résistants recherchés par la police de Vichy et la Gestapo. C’est ainsi que le curé recueillit la famille Pfeiffer et leur fille Sophie, réfugiés juifs allemands évadés du Camps des Milles en octobre et novembre 1942.
A Meyrargues, il dissimulait des armes pour son réseau de résistance, sous l’autel de l’église ou dans les vestiges de l’aqueduc romain de Traconnade situé dans la colline Saint-Claude. Il usa même de sa capacité de persuasion et de sa parfaite maîtrise de la langue allemande pour faire libérer in extremis 6 otages meyrarguais accusés d’actes terroristes, sur le point d’être fusillés.
Une fois la guerre terminée, il revient dans ses paroisses à Saint-Andiol et Verquières. Il succombera à 36 ans d’une longue et douloureuse maladie.
Titres
• En 1944, l’adjudant-chef et aumônier Fernand Singerlé se voit décerner la Croix de guerre et quelques mois plus tard, il reçoit la Médaille de la résistance.
- La fondation Yad Vashem à Jérusalem lui décerne en 2000, à titre posthume, le titre de « Juste parmi les nations », la plus haute distinction civile de l’Etat d’Israël pour l’aide apportée à la famille Pfeiffer.