Art marketing de Speedy Graphito

Photo de l'oeuvre "Art Marketing" de Speedo Graphito

« ART MARKETING », 2017

Speedy Graphito
© Adagp, Paris, 2020
Cliché © Adagp Images

 

Quelques mots sur l’œuvre

« Art Marketing » s’intègre à une série de toiles assez récentes, créées entre 2016 et 2018 qui rendent hommage aux peintres de l’art moderne. Les œuvres renvoient à de nombreuses références comme Warhol, Van Gogh, Matisse, Liechtenstein, Cézanne, Courbet, Picasso, Basquiat… et des références plus insolites comme Bob l’éponge, Donald Duck, Titi et des émoticônes …

Des toiles pensées comme des circuits imprimés où de multiples connections se font entre passé et présent.

« Je vois l’art comme une grande famille. Même si les approches et les styles sont aussi divers et variés que le nombre d’artistes présents sur la scène artistique, je me sens une affiliation quasi génétique dans ce continuum qu’est l’évolution de l’art. Je subis de façon subliminale un formatage, de par l’intérêt que je porte à mes prédécesseurs. C’est ce qui m’a permis de me construire et de devenir qui je suis aujourd’hui » nous dit l’artiste.

L’œuvre de Speedy Graphito « ne s’arrête pas à une savante et intelligente assimilation de ses pères, on peut aussi y voir un style vernaculaire, qui précise comment il revisite l’histoire de l’art et questionne les différents modes de représentations dans la peinture, la sculpture, le dessin en entrecroisant le temps et la culture ».

Quelques mots sur l’artiste

Né à Paris en 1961, Olivier Rizzo se passionne très jeune pour le dessin, à tel point qu’il n’hésite pas à entreprendre des études artistiques. Il prend des cours à la Maison des jeunes et crée des décors de théâtre pour la Lyrique de L’Isle Adam, puis fait trois années d’études des techniques d’arts appliqués au collège de la rue Madame (Paris). Il complète sa formation avec deux ans à l’école supérieure des arts et industries graphiques (ESAIG), dite l’école Estienne.

Après un court passage dans la publicité, il se remet rapidement à peindre.

A 22 ans, il s’est alors suffisamment libéré des conventions et idées inculquées à l’école pour trouver et affirmer son identité sur la toile. Le jeune artiste commence à peindre dans son petit studio parisien mais manque vite de place. Il décide de sortir dans la rue et reproduit ses motifs aux

pochoirs sur les murs autour de son atelier, puis de son quartier, avant d’élargir son territoire à toute la ville. Les galeries ne lui ouvrent pas encore leurs portes mais la rue lui permet de se confronter aux regards extérieurs.

C’est à ce moment qu’apparait le nom de Speedy Graphito, lui permettant de signer ses œuvres tout en gardant l’anonymat. Plus qu’une signature, il appose ce nom comme sa marque. En 1984, la Galerie Polaris (Paris) lui propose de l’exposer. En 1986, il remporte le concours lancé par le Ministère de la culture pour la réalisation d’une affiche dans le cadre de La Ruée vers l’art.

Ces deux événements marquent le début de son succès (expositions personnelles et collaboratives, commandes publiques, customisations monumentales, performances, etc.)

Speedy Graphito est aujourd’hui considéré comme l’un des pionniers du Street Art français même s’il ne se considère pas comme un graffeur ou street-artiste mais comme un artiste plasticien. Soucieux depuis toujours de rendre son travail accessible à tous, notamment en investissant l’espace public, il est régulièrement invité à la réalisation de fresques collectives.

En parallèle, c’est un peintre de chevalet qui travaille principalement en atelier dont est issue une très grande part de sa création. Artiste productif, il utilise tous les types de supports et une grande variété de techniques. Avide de liberté et constamment à la recherche de nouveautés, il est motivé par le besoin de continuellement se renouveler et est doté d’une extraordinaire faculté d’imagination.

Le monde qui l’entoure est pour lui source d’inspiration et son œuvre évolue en fonction des changements qui marquent notre société : en 1984, ses œuvres ont un style marqué «80’s», en 2007, il aborde l’abondance de l’image avec Google, en 2012, ses tableaux se métamorphosent en Smartphones géants qui pointent nos rapports virtuels… Autant de thématiques qui touchent notre quotidien. Aujourd’hui, quand on lui demande quelle image de lui-même il aimerait laisser dans le temps, Speedy Graphito répond : « un artiste libre ! ».

© Source documentaire Palais du Tau, Reims